Elle est en face de moi, en toute simplicité et je me fais toute petite pour écouter avec délectation son accent chantant. Puis, les micros s’éteignent. Je quitte alors cette situation confortable et me présente à mon tour à Klô Pelgag.

Carnets de Concerts : Je crois que ce ne sont pas tes premières Francos ?
Klô Pelgag : Non, je suis déjà venue à La Rochelle il y a 2 ans, au Village. Ce n’est pas mes premières Francos mais on peut faire semblant…

CdC : Quel est ton meilleur souvenir des Francos, tous pays confondus ?
KP : Cette année à Montréal, je crois. C’est en extérieur avec un orchestre. Je pense que c’est quand même quelque chose de complètement fou et je n’avais jamais vécu ça jusqu’alors.

CdC : Les Francofolies à Montréal et à La Rochelle. As-tu une préférence ?
KP : C’est vraiment différent. Ici, on et arrivé hier et on repart demain. Donc, tu sais, je n’ai pas eu le temps de vraiment le vivre mais déjà, je vois que c’est très très différent comme contexte parce qu’à Montréal, c’est dans le centre-ville au milieu des buildings. Il y a cinq scènes extérieures à peu près, puis énormément de spectacles intérieurs aussi. Et puis à Montréal, les spectacles sont gratuits en extérieur. Alors, c’est très très très rassembleur. C’est aussi un lieu de rencontres, de collaborations. Beaucoup de spectacles sont créés pour l’occasion. A La Rochelle, je ne sais pas si ça existe. Mais je sais que c’est payant, c’est au bord de l’eau. On se sent plus en vacances. C’est vraiment magnifique ! J’ai vu les feux d’artifices. J’étais sur un gros décalage, je me sentais pas très bien mais je les ai vus ! En fait, je n’ai jamais eu la chance de rester très longtemps au Francofolies de La Rochelle… Un jour, je tenterai le coup : rester toute la durée du festival pour mieux le comprendre. On verra…

CdC : Avec quel artiste francophone as-tu le plus d’affinités ?
KP : J’ai beaucoup d’admiration pour Jean Leloup. Je ne sais pas si vous connaissez… C’est un chanteur québécois. Sinon, j’ai aussi beaucoup d’admiration pour Philippe Katerine. Et puis j’aime beaucoup Serge Gainsbourg.

CdC : Avec quel artiste peu habitué à chanter en français souhaiterais-tu partager un titre ?
KP : Peut-être St. Vincent (chanteuse américaine indie) mais anyway, ça serait bizarre.

CdC : Qu’as-tu l’habitude de faire « franco », sans hésiter ?
KP : Je ne connais pas cette expression… Oh, manger des huîtres !

CdC : Quel est le rêve que tu aimerais réaliser ?
KP : J’aimerais vraiment beaucoup faire un jour de la montgolfière. C’est simple et très réaliste. J’ai peut-être des rêves pas assez grands… Ça serait incroyable.

CdC : Tu vas bientôt monter sur scène. Est-ce que tu as un rituel ?
KP : Je fais pipi. Puis, on fait une grande accolade avec les musiciens. On se tape très violemment dans les mains pour que ça fasse mal, qu’on sente des petites fourmis dans nos bras. Ça aide à entrer sur la scène.

CdC : Est-ce que tu auras un costume spécial ?
KP : Tu seras là ? Ce sera très sobre (si on peut qualifier de sobre une tenue argentée de spationaute éclairée par des LED – les musiciens avaient la panoplie complète de l’apiculteur).

CdC : Comment s’annonce la suite de ton été ?
KP : Je fais beaucoup de spectacles. Bientôt, je vais avoir des vacances ! Au Québec parce que c’est mon endroit préféré au monde. Je poursuis ma tournée jusqu’en décembre. Ensuite, je vais retourner en création. J’ai vraiment hâte ! Juste du silence et du temps.

Carnet de Concerts apprend à Klô Pelgag que le soir même se déroulera la finale de la Coupe du Monde de football et que certains concerts ont été décalés afin qu’artistes et spectateurs puissent y assister.

KP : C’est hyper important pour vous le foot. Au Québec, c’est plus le hockey. Nous, c’est notre sport national. Vous c’est plus le foot alors je comprends. C’est comme si les Canadiens de Montréal étaient en finale le même soir que ton spectacle. Il n’y aurait peut-être pas grand monde à ton spectacle. C’est un drôle de truc quand même le sport. C’est très fort dans le cœur des gens. Ça va chercher l’esprit de compétition et la fierté un peu de tout le monde, c’est spécial…

Je pense que les Français vont gagner.

L’entrée en scène prouve que malgré sa fraîche arrivée en France, le groupe maîtrise parfaitement la culture locale. Les musiciens cherchent l’aventure en rampant sur l’air de Fort Boyard. Après avoir constaté que nous étions là, Klô Pelgag fait semblant de se vexer du départ des photographes. Malgré une prestation enlevée, une belle complicité entre les membres du groupe, des câlins aux guitares et autres moments poétiques, on a le déplaisir de voir la salle se vider…

Le sport prend l’avantage… dommage !

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