Pour cette 32e édition des Francofolies de La Rochelle, à l’issue de sa prestation, Camille Hardouin le reconnaît : elle a fait des choix risqués en matière de set list, écrite à même la peau comme pour mieux s’en imprégner. Celle qui vient de recevoir le prix Club Francos est très expressive avec « 1000 bouches » mais aussi avec ses mains, les mêmes qui cherchent à tâtons les cordes du violoncelle ou encore joue de la guitare avec un archet. Cette voix à la fois chaude, grave et rauque est celle de la Demoiselle inconnue qui ne pourra bientôt plus paraître inaperçue.
La souris succède à la femme qui court avec les loups. Des litanies tribales à faire pâlir Geronimo laissent le temps au groupe de s’installer. Il faut dire que Mickey 3D arrive tout droit des Vieilles Charrues. Le nouvel album « Sebolavy » sorti le 1er avril dernier est à l’honneur. Avec un « léger différé », le public se dandine timidement. Mickey 3D n’en a pas fini de composer avec les sujets d’actualité : la famille recomposée (Mylène), des sujets éternels : les amours enfantines « Sylvie, Jacques et les autres » et des leçons d’histoire à ne pas oublier avec le mouvement de résistance de « La rose blanche ». Du vieux blues stéphanois à la country de « Jeudi pop pop » ou au rock de « Matador », il n’y a qu’une accélération de tempo. On finit avec les dorénavant inévitables « Respire » et « Johnny Rep ». En tout cas, ce qui est sûr, c’est que la France n’a pas peur et se prend au jeu de ce flegme et de cette fausse légèreté.
Radio Elvis est sur le point d’émettre sur la grande scène où je prends mes quartiers d’été. Ces 3 Deux-Sévriens qui font le tour du monde nous ont fait le plaisir de s’arrêter à La Rochelle. Il y a le charisme, l’écriture inspirée, le charme à la Robert Plant. Il manque juste un petit je ne sais quoi pour en faire un groupe incontournable dans les années à venir.
Dans mon souvenir de vieille chouette, jamais Emily Loizeau n’avait pépié en anglais. Face à ce besoin insatiable d’amour depuis 3 jours, « Doctor G » nous fait du bien. « Mona », titre-éponyme du nouvel album est aussi une véritable pépite d’émotion. La danseuse dans sa boîte à musique enchaîne vite les morceaux et s’essaie même au phrasé hip-hop. L’espoir émerge de cette lettre pour l’enfant à naître dans « Le fond de l’eau », chanson dédiée à son grand-père embarqué dans la Navy.
En deux coups de rames, me revoilà sur le côté de la scène Foulquier. Que dire de Jeanne Added, sinon qu’elle est le coup de cœur magistral du festival ? Une voix, une présence, une profondeur…
Quant aux Insus (portables), ils sont attendus comme le messie à grand renfort de téléphones en l’air. C’est l’occasion pour moi de réviser les classiques de mon enfance mais impossible de capter ce qui se joue sur scène car les places sont chères ! Le public réactif rêve « d’un autre monde » en voyant cette mappemonde gonflable passer de main en main. « Prenez-en soin ! », crie Jean-Louis Aubert.
Ce dernier jour signe une programmation très animale, un retour à la nature, à la vie d’avant…
La vie est bien trop courte pour être petite, alors profite !