Les événements de Nice ont eu lieu la veille. C’est donc sous le signe du recueillement et de la révolte mais aussi de la course que je participe à mes premières Francofolies de La Rochelle !

Après avoir déniché un petit parking libre mais un peu distant, je commence les festivités à 11 heures dans la salle bleue de la Coursive par Barcella, découvert il y a quatre ans avec le single « Ma douce ». L’artiste qui se présente avec poésie « Barcella, avec deux « L » pour voler » s’apprête à nous livrer avec « Tournepouce » un conte musical pour petits (et grands !). Pas de demi-mesure : on adore ou on déteste !

Pour comprendre, posons le décor. Nous baignons dans une douce quiétude en compagnie d’un arbre-luciole, un gros réveil (détesté), une ribambelle de chapeaux (tout là-haut)… C’est un peu comme si Alice in Wonderland avait rencontré Magritte. Seul intrus : une guitare ! Plus de doute : il s’agit bien d’un spectacle enfantin à en juger certains qui jouent à la bagarre, d’autres qui pleurent et un qui demande si Barcella va jouer avec ses orteils. Ils ont plutôt l’air « enclins à rire, frémir et danser ».

Nous suivons alors les épopées fantastiques et tourmentées de Tournepouce mi-contées mi-chantées avec un talent fou. Le centre de contrôle qui ajoute au côté interactif permet d’apporter une pointe d’humour. Quant à l’émotion, elle parvient souvent à émerger de cette écriture bien sentie et surtout pas abêtissante.

« Attachez vos oreilles ! » Je vous laisse vivre la suite des aventures du garçonnet en 4 actes. Je suis sûre que vous ne manquerez pas de reconnaître des « tubes interplanétaires »…

Alors que le délicieux refrain « on ne peut pas vivre seul » résonne encore dans mes oreilles, nous faisons un petit tour à Rock in Loft pour faire le plein de nouveautés musicales.

Il est 15 heures. Le Théâtre Verdière nous ouvre les portes pour une après-midi électro-pop en compagnie de Cléa Vincent et de Minuit.

Cléa Vincent est la première à monter sur le plateau. Vêtue d’un short et d’une veste Adidas 1974, elle s’installe derrière son clavier bientôt rejointe par ses musiciens pour « Je m’y attendais pas ». Elle joue la carte années 80 à fond et l’assume complètement. Dès les premières notes, je ne peux m’empêcher de penser au groupe groovy formé par Vincent Lindon dans le film L’Etudiante. Alors que la musicienne entame « Le méchant loup », les petites filles assises à mes côtés n’ont aucune crainte et cherchent à attraper les rayons des stroboscopes.

« A quoi tu penses », Cléa ? L’artiste reconnaît que Le Chantier des Francos, qui favorise le développement et la diffusion de jeunes artistes émergeant de la scène française, lui a appris à se livrer au public sans peur du jugement.

Le style parfois répétitif, la voix quelque peu commune, les phrases courtes ont quelque chose de désarçonnant à la première écoute. A l’issue du set, le public, assez amorphe, a quand même reconnu qu’elle est « toute mimi ».

Avant de sortir sur le dos d’un musicien, Cléa Vincent nous annonce que son premier album « Retiens mon désir » sortira le 7 octobre prochain et qu’une date à La Maroquinerie est programmée.

Et puis, à l’heure du goûter, je prends une claque monumentale en plein Minuit ! Quand je la vois entrer sur scène, je crois à une apparition. Quand elle ouvre la bouche, la ressemblance est plus que troublante. C’est l’effet Simone Ringer, impeccable, avec son carré parfait et ses paupières pailletées. Une bête étrange dont les yeux constellent la pénombre de la salle. Quelle prouesse à eux de rester aussi souriants après une « nuit blanche », à base de « Caféine » ! Pour prolonger la nuit, on va s’imaginer sur le port. On se laisse aller… « Roule »…

De retour dans l’espace presse, on assiste à l’interview de Feu! Chatterton qui reviennent là où ils ont débuté. Attachés à cette bonne ville de La Rochelle, ils n’en restent pas moins impressionnés par la grande scène qu’ils graviront avec succès quelques moments plus tard.

Pour l’heure, au pied de la scène Foulquier, c’est une minute de silence poignante avant que Jain investisse toute la scène en compagnie de « Mr Johnson » et Co. Laissons l’espoir rejaillir avec un titre créé par l’artiste pour que la journée soit meilleure, un matin où elle a été réveillée par des bruits de marteaux. On rajoute un synthé crispant, un public chaud pour sauter et le tour est joué !

Ceux qui sont venus pour la pub de « Sosh », bloqués aux abords du festival, n’ont parfois pu entendre que les derniers morceaux. Au pire, ils ne pouvaient manquer l’entrée en scène d’Ibrahim Maalouf qui a su démocratiser le jazz. Ce dernier livre un hommage aux femmes de sa famille et par extension, aux éléments essentiels de nos vies, aidé par Nolwen Leroy et le bassiste Marcus Miller.

Poussée progressivement hors de la fosse, je serais bien dans l’embarras pour vous livrer mes impressions sur les prestations de Louise Attaque (visiblement en forme) et Aaron (remixé à la sauce électro).

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