Si les Francos se clôturent par un festival de paillettes (voir les costumes de scène de Nolwen Leroy, Juliette Armanet, Julien Clerc ou encore Klô Pelgag), les premiers concerts à la Coursive étaient quelque peu différents. En ce mercredi 11 juillet, le théâtre Verdière était sponsorisé par Adidas avec deux ambassadeurs musicaux : Hyacinthe et Angèle. On vous laissera deviner qui porte le mieux le survêtement…

Attendue sur un grand nombre de scènes en extérieur cet été, Angèle nous fait l’honneur de sa pop colorée. Avec toute la fraîcheur qui la caractérise, elle parcourt la scène, se lance dans des danses endiablées. A travers son grain de voix si particulier, ses préoccupations post-adolescentes coulent dans nos oreilles malgré une gestuelle très suggestive à en faire rougir les plus prudes.

Nous recueillons les confidences de la jeune Belge à sa sortie de scène. Dans ce cadre intimiste, sincère et naturel, sa prestation est plus calme que d’habitude mais aussi plus dans l’émotion. Elle s’adapte et ne danse pas comme une folle.

CdC : L’énergie était présente sur scène. Est-ce que tu as un rituel pour affronter ce public calme ?

Angèle : Déjà, ils étaient assis parce qu’il y avait des sièges. Je suis arrivée, je leur ai directement demandé de se lever. On peut comprendre que les gens aient envie de s’asseoir mais pour le bien du concert, c’est quand même très pop. Il y a beaucoup d’énergie, donc j’avais besoin que les gens m’en donnent un minimum et c’est ce qu’ils ont fait d’ailleurs. Alors oui, on a un petit rituel mais c’est vrai que tout à l’heure on l’a fait en chuchotant tellement c’était calme avant de monter sur scène. On n’avait pas envie qu’on nous entende. Mais d’habitude c’est le truc où tout le monde gueule dans le public et nous, on crie plus fort. Là, on a une petite chanson bizarre. On fait des percus avec nos pieds et tout.

La musique ou la chanson ?

Celle qui a commencé par le piano à l’âge de 5 ans a mis du temps à comprendre que c’est la chanson qui l’intéressait. Tout s’enchaîne très vite. Alors que « La loi de Murphy » n’est pas encore sorti, on annonce un concert à Bruxelles rapidement « sold out ». Après ce premier titre, elle comprend vite qu’elle veut faire de la scène. Les festivals de l’été, vaste terrain de jeux, sont préparés un peu dans la précipitation. Pas de résidence, pas de répétition. Il a fallu créer un live qui n’existait pas avec un album qui n’était pas terminé. Les premières parties de Damso l’ont forgée. Elle a accompagné l’artiste au piano dans un deuxième temps. Elle ne garde pas un souvenir exceptionnel car c’était difficile à gérer. Mais l’expérience se finit bien car grâce à la bienveillance exceptionnelle du rappeur, elle sait comment tenir une scène. Elle sait comment parler au public et quoi faire quand elle le perd. Ces quinze dates, c’est le meilleur entraînement qu’elle ait pu avoir. Préparer un live avec trois musiciens étaient une autre histoire : sortir de son piano et aller sur le devant. Elle s’amuse et essaie de ne pas trop réfléchir. Les dates s’ajoutent pour tester ses morceaux avant une tournée prévue pour cet automne et un album qui sort le 5 octobre.

Ce qu’elle doit à iTunes

Elle doit son style inclassable à la façon dont elle écoutait de la musique. Sa mère a eu la folie des playlists. Tous les mois, elle faisait un  CD. Dans la voiture, la famille pouvait écouter du Ravel, Pharrell Williams, Prince, du jazz, et du rap… Dans ce joyeux mélange, le fil rouge, ce sont les textes qu’elle écrit. La jeune fille essaie de trouver une cohérence musicale en choisissant les mêmes boîtes de samples et les mêmes banques de sons.

CdC : Quelle est la folie musicale que tu aimerais réaliser ?

Angèle : Je ferais un concert avec que des femmes et j’inviterai Juliette Armanet (programmée le dernier jour des Francos), Hélène Ségara, Beyoncé et Cardi B qui feraient un duo en français (très absurde !). Et après, il y aurait Clara Luciani (je regarde l’affiche au-dessus) et Charlotte Gainsbourg. Et d’ailleurs, toutes les femmes qui voudront chanter pourront venir. C’est drôle, j’ai un souvenir des Francofolies de Spa en Belgique. J’avais 8 ans. Mon père (Marka) avait eu une carte blanche et il n’avait invité que des femmes sur scène. Il m’avait fait chanter, c’était terrible. Quand on regarde les images aujourd’hui, on voit juste que j’étais traumatisée.

 

La chanson d’abord !

C’est surtout de la musique à chanson. Elle aime bien écrire les chansons piano-voix, avoir une version acoustique. Dès le moment où elle a une chanson, elle fait un arrangement par-dessus et ça la rend meilleure. C’est trompeur de penser qu’on peut partir d’un arrangement pour faire une chanson. C’est plutôt en français. Il y a un peu d’anglais pour l’aider à placer quelques phrases qu’elle n’arrive pas à formuler en français.

 

Où es-tu mon Roméo ?

Angèle n’est même pas sûre de croiser son frère Roméo Elvis, présent également sur le festival. Ils ne se sont jamais aussi bien entendus que ces dernières années. Enfants, ils se battaient plus qu’ils ne s’aimaient mais rigolaient beaucoup aussi. Maintenant, ils s’entendent très bien et elle prend ses conseils bien volontiers. A ses débuts, il lui conseille de prendre son temps et de travailler sa communication sur les réseaux. L’idée est d’écrire son histoire et de rester un diamant brut avant de céder aux avances des professionnels de la musique.

Dans sa playlist : « Malamente » de Rosalía

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